Un nouveau type de Terminal de Paiement électronique

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Les Terminaux de Paiement Électroniques, comme tout objet technologique, sont sujets au progrès technique et à l’innovation. Petit à petit, ils ont évolué pour devenir plus performants et pour proposer de plus en plus d’options. Capteur NFC pour rendre le paiement en sans-contact et par mobile compatible, connectivité améliorée et, plus récemment, des éléments biométriques. C’est en effet la grande nouveauté d’un des derniers TPE d’Ingenico (Move 2500/B): celui-ci est équipé d’un lecteur d’empreinte digitale.

L’essor de la biométrie dans le paiement

Le principe de la biométrie est en quelque sorte d’identifier des individus en fonction de leurs caractéristiques biologiques. Les applications les plus connues de la biométrie sont par exemple la reconnaissance faciale, l’utilisation des empreintes digitales, l’analyse de l’iris ou encore de la voix.

Certains d’entre vous ont peut être déjà eu l’occasion d’utiliser leur passeport biométrique. Ce passeport contient une puce remplie avec vos informations d’identité ainsi que 2 de vos empreintes digitales. Il est par exemple utilisé dans certains aéroports dotés de portiques biométriques, analysant les données de votre passeport biométrique en plus d’effectuer une reconnaissance faciale.

Ces techniques de biométrie commencent sérieusement à s’implémenter dans le monde du paiement, et ce sur les supports phares du domaine que sont la carte bancaire et le terminal de paiement. Il existe effectivement des cartes bancaires biométriques1 équipées d’un lecteur d’empreintes digitales remplaçant la puce, et plus récemment Ingenico annonçait le déploiement du Move 2500/B2, son terminal de paiement électronique biométrique.

Ressemblant fortement à ses compères, il se différencie donc par son lecteur d’empreintes digitales intégré. N’ayant pas encore de démonstration visuelle du processus de paiement avec ce TPE, nous pouvons néanmoins imaginer que le scan des empreintes digitales du client remplacera le code de sécurité à 4 chiffres, ou viendra peut être le compléter. Le commerçant va taper le montant à régler, vous tendre le terminal et vous demander de poser votre doigt sur le lecteur.

Reste à déterminer si l’insertion de la carte est nécessaire pour effectuer le paiement. Etant donné que dans certains pays une identité digitale est créée à partir de données biométriques notamment les empreintes digitales, on pourrait imaginer que poser le doigt sur le lecteur suffirait à identifier le client. Néanmoins l’insertion de la carte bancaire risque d’être requise au début.

À noter: Ce lecteur d’empreinte digitale est aux normes du FBI et est produit par l’entreprise française IDEMIA (fusion de Oberthur et Morpho). Pour rappel, IDEMIA est déjà en charge de la production de la carte crypto-dynamique3 par exemple, et propose des solutions biométriques notamment pour le domaine du paiement.

L’Inde comme terrain d’essai

Ce TPE biométrique n’est en revanche pas encore prévu pour tous les marchés. Même si ne nous devrions à priori pas en voir en France avant longtemps, certaines populations pourraient en bénéficier. Les commerçants indiens par exemple pourraient bientôt avoir besoin de ce type de solutions.

Un programme national d’identification par biométrie est en effet mis en place progressivement en Inde depuis quelques années déjà: le “National ID Program India Aadharr4” (appelé plus communément par soucis de clarté Aadhaar). Pour faire simple, ce programme a pour ambition de créer une identité digitale à l’ensemble de la population indienne. Identité qui se traduit par un numéro d’identification à 12 chiffres associés au trois principales données biométriques que sont les empreintes digitales, le visage et l’iris. Les résidents indiens reçoivent ensuite une carte où cet identifiant à 12 chiffres est présent.

C’est donc un chantier considérable qui a débuté en 2010 et qui a une portée sociale énorme:

  • Reconnaissance d’une partie “oubliée” de la population indienne par l’État Civil Indien
  • Accès aux services bancaires généralisé, même pour les zones rurales.
  • Fluidifier les transactions et les paiements (factures téléphoniques, Internet…)
  • Accès généralisé aux droits médicaux et sociaux
  • Baisse de la corruption dans les services publics
  • Soutien de l’E-Commerce

La liste est longue et ce programme d’ampleur considérable a déjà identifié digitalement plus d’un milliards d’Indiens5, rien que ça!

Le TPE biométrique s’inscrit donc parfaitement dans ce modèle particulier de société où la biométrie est utilisée à si grande échelle. Des distributeurs automatiques de billets dotés de ces technologies biométriques ont même fait leur apparition. Vous l’aurez donc compris, l’Inde s’investit massivement sur la biométrie et veut en faire un standard en terme d’identification de la population.

Cet intérêt pour la biométrie est de plus en plus partagé mondialement et pas limité à l’Inde. Les autorités bancaires mexicaines ont par exemple mis en place des scans obligatoires6 des empreintes des clients voulant ouvrir un compte bancaire ou souhaitant se faire accorder un prêt par exemple.

Il reste donc à voir en pratique ces terminaux de paiement électroniques dotés de lecteur d’empreintes digitales, afin de comparer la vitesse et la praticité de la solution par rapport à d’autres types de terminaux. La question de sécurité se pose également à l’heure où la protection des données personnelles est un sujet inévitable, des fuites de données ayant récemment été détectés dans le cadre du programme Aadhaar7.

1Synalcom : « Carte bancaire biométrique »
2Ingenico « Move 2500 B »
3Synalcom : « Carte Crypto-Dynamique »
4Morpho/Idemia« Projet Aadhaar »
4Morpho/Idemia« Projet Aadhaar »
6Find Biometrics « Régulation banques méxicaines »
7BBC News « Faille sur Aadhaar »
© Crédit photo, vidéo et sources: Ingenico/Idemia
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