L’utilisation du sans contact permet de payer ses petits achats (inférieurs à 20 euros), sans avoir à composer le code de sa carte bancaire. Aujourd’hui en France, il y a 40 millions de cartes sans contact. Cela représente plus de 60% des cartes bancaires en activité. Cependant, contrairement à d’autres pays européens comme par exemple la Pologne ou la République Tchèque, le sans-contact a du mal à décoller en France.

 

 

Le manque de confiance des Français envers le sans-contact

Introduite en France en 2011, la carte sans-contact n’a pas encore la confiance des Français. Ils ont peur des risques de fraude, et du vol des informations présentes sur ces cartes.

En effet, lors des premières versions des cartes sans-contact, la lecture du nom du porteur de la carte ainsi que l’historique de ses dernières transactions étaient très faciles.  La lecture de ces informations se faisait simplement avec un téléphone portable compatible NFC et une application dédiée. Suite au travail de la CNIL avec le GIE des cartes bancaires, les banques et les industriels du secteur, la sécurité des données présentes sur les cartes sans-contact a été renforcée.

Même s’il est encore possible de récupérer frauduleusement certaines données sur des cartes sans-contact, ces données sont difficilement utilisables et ne permettent pas de gains importants pour les fraudeurs.

 

Le risque de fraude

Le risque de fraude reste cependant très limité.  En effet, les transactions sans-contact ne peuvent dépasser 20 euros par transaction et le plafond mensuel de l’ensemble des transactions ne peut excéder une centaine d’euros (ce plafond est fixé par la banque).  Les statistiques montrent que la fraude avec le paiement sans-contact ne dépasserait pas 0,01% des transactions en sans-contact, ce qui reste un taux très faible.
Les consommateurs et les commerçants n’ont donc pas à s’inquiéter: en cas de perte ou de vol d’une carte sans-contact, les banques remboursent la totalité des transactions frauduleuses sans demander le paiement d’une franchise.

 

Intervention de l’état et perspectives

Afin de faciliter la vie des Français et lutter contre la fraude fiscale, le gouvernement a décidé de promouvoir le paiement par carte bancaire et plus spécifiquement le paiement sans-contact.
Actuellement, 84% des Français préfèrent payer les petits montants en espèce plutôt qu’avec leur carte. Le gouvernement souhaite inverser cette tendance.

Michel Sapin, le ministre des finances, a donc organisé des « Assises des moyens de paiement » en juin dernier. Ces assises ont débouché sur des mesures pour inciter les Français à payer davantage avec le sans-contact et des mesures pour inciter les commerçants à proposer ce type de paiement.

Ainsi, à partir de janvier 2016, tous les nouveaux terminaux de paiement installés devront être en mesure d’accepter le sans-contact. En 2020, tous les terminaux de paiement devront accepter ce mode de paiement. Le gouvernement a également négocié avec les banques pour supprimer les frais fixes des commissions interbancaires et diminuer les frais variables.

 

Le sans-contact a de l’avenir

Malgré une première impression négative laissée aux Français, le sans-contact devrait s’imposer dans les années à venir, comme un moyen de paiement incontournable pour le paiement des petits montants.

Les craintes des Français envers le sans-contact sont identiques à celles qu’ils avaient avec le paiement en ligne. Hors, celui-ci a finalement réussi à s’imposer en France avec 616,7 millions de transactions en ligne en France en 2014.

 

Le paiement mobile et les objets connectés

Le sans-contact permet de payer avec un smartphone et tout objet connecté possédant une puce NFC et le logiciel nécessaire.
Il est aujourd’hui possible de payer en sans-contact avec des smartphones compatibles. 8% des Français ont déjà utilisé leur smartphone comme moyen de paiement.

Les grandes marques des télécoms et de l’internet (Apple, Android, Orange …) ont d’ailleurs commencé leurs manœuvres stratégiques afin de s’imposer sur le marché naissant du paiement sans contact via les téléphones mobiles.

Les Français sont de plus en plus nombreux à s’équiper d’objets connectés qui pourront également leur servir de moyen de paiement.

Visa et Mastercard anticipent déjà cette future tendance.
Visa et la marque de montre Swatch collaborent sur la création d’une montre connectée qui permettra de payer en sans contact (pay-by-the-wrist). Leur collaboration a donné naissance à la montre Swatch Bellamy qui sera disponible en 2016.

Mastercard, de son côté, a lancé un programme qui doit permettre de transformer n’importe quel gadget, accessoire ou vêtement en moyen de paiement sans-contact. Mastercard s’est associé à de nombreuses marques afin de développer ce programme et créer des prototypes. Parmi ces marques nous pouvons citer le constructeur automobile « General Motors », le designer « Adam Selman », la compagnie de bijoux « Ringly ».

 

Les avantages du sans-contact

En plus de faire gagner du temps aux commerçants et aux consommateurs, l’utilisation de la carte sans-contact permet de diminuer le temps d’attente aux caisses et d’encaisser plus de clients.
Ce mode de paiement permet également de sécuriser davantage les espaces de paiement avec moins d’échanges de monnaie et ainsi moins de risques de vol. Il permet aux commerçants d’économiser du temps (absence de comptage et d’erreurs de caisse). Les consommateurs n’ont également plus besoin de transporter de la monnaie pour payer leurs achats de quelques euros.

 

Sources:
L’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement
Sondage CSA
GIE carte bancaire