Les enjeux du mariage Worldline-Ingenico
Worldline est parvenue à racheter Ingenico pour 7,8 milliards d’euros, donnant alors le pouvoir au futur champion européen des services de paiement de détenir 93,91% du capital et au moins 93,05% des droits de vote d’Ingenico ainsi que 99,64% des OCEANEs Ingenico en circulation.
Retour sur les dessous du rachat d’Ingenico par Worldline et les premiers effets de cette alliance sur la branche « terminal de paiement » d’Ingenico.
Qui est Ingenico
En 1984, l’enseigne lançait son premier terminal mixte carte à piste et carte à puce. Aujourd’hui, Ingenico1 est connue pour son activité historique dans les terminaux de paiement et compte désormais 300 millions d’appareils développés dans 170 pays regroupant alors 40% de parts du marché mondial. L’entreprise Française créée par Jean-Jacques Poutrel et Michel Malhouitre n’a cessé d’évoluer depuis sa création en 1980. Différentes acquisitions comme Innovatron Data Systems, Saunders Jefferies ou encore Moneyline ont permis de constituer le groupe Ingenico et d’occuper la place de leader mondial sur le marché des terminaux de paiement. Cependant, depuis quelques années, l’enseigne semble s’être davantage réorientée vers le retail.
En effet, Ingenico group est une société spécialisée dans les prestations de paiement et propose différentes gammes de terminaux de paiement ainsi que des solutions de matériels, logiciels et services de transaction sécurisée. Ingenico s’adapte, écoute et met à la disposition de ses clients des solutions qui correspondent à leurs ambitions pour les aider à garantir une expérience client unique. Actuellement, l’enseigne est le partenaire de confiance des institutions financières, des marchands, des plus petits commerçants mais aussi des enseignes référentes dans le secteur de la grande distribution.
Malgré quelques baisses enregistrées ces dernières années, Ingenico a su redresser significativement ses résultats et a réussi à pratiquement doubler de valeur en 2019. En effet, son chiffre d’affaires s’est élevé à 3,370 milliards d’euros en 2019 contre 2,643 milliards d’euros en 2018. Son endettement net quant à lui avoisinait les 1,308 milliard d’euros en 2019.
Qui est Worldline
Worldline2 est une société française fondée en 1970 qui possède une expertise de 45 ans dans le secteur du service de paiement et de transaction. Pionnière de la transformation des transactions depuis 1973, l’enseigne a acquis une forte présence en Europe ainsi que dans une trentaine de pays. En effet, son chiffre d’affaires s’élevait à 2,4 milliards d’euros en 2019.
La société s’adresse aux services bancaires, de la santé, du retail, des actions sociales mais aussi aux services de la télécommunication et du transport. Les activités s’articulent autour de l’innovation, ADN de l’enseigne et se concentrent sur trois axes : les Services aux commerçants, les Services Financiers délivrés notamment par Equens Worldline et la Mobilité & Services Web Transactionnels.
Comment Worldine a racheté Ingenico?
C’est depuis le 28 octobre 2020 que les deux acteurs majeurs du secteur des services de paiement se sont unis avec le rachat d’Ingenico par Worldline. Le pionnier de la transformation des transactions avait proposé de racheter Ingenico en numéraire et en action via une offre publique mixte amicale déposée en mai dernier. A l’issue de cette opération les deux concurrents espèrent devenir le numéro quatre mondial et dégager 250 millions d’euros de synergies par an à compter de 2024, ce qui pourrait expliquer ce rachat.
Les coulisses du rachat d’Ingenico par Worldline
Je suis particulièrement heureux et fier d’annoncer qu’aujourd’hui est un grand jour pour Worldline comme pour Ingenico et plus largement pour notre industrie. Ensemble, avec Ingenico, nous allons en effet créer le champion européen de classe mondiale dans les paiements électroniques, a déclaré le PDG de Worldline.
Lors d’une conférence de presse, le PDG de Worldline, Gilles Grapinet a indiqué que cet évènement représentait « la plus grande opération de consolidation dans les paiements électroniques jamais projetée en Europe ». Néanmoins, les autorités européennes de la concurrence s’inquiétaient quant à l’avenir de la pression concurrentielle sur le marché après le rachat, notamment en Autriche, au Luxembourg ainsi qu’en Belgique. Pour pallier aux inquiétudes, Worldline a accepté de faire plusieurs concessions. Concernant l’Autriche, l’enseigne à proposé de céder l’activité d’acquisition de paiement en point de vente ainsi que son activité de gestion de terminaux de point de vente d’Ingenico. En Belgique, Worldline envisagerai également de se débarrasser de l’activité d’acquisition de paiement en point de vente d’Ingenico. Enfin, au Luxembourg, il est question pour l’enseigne de se détacher d’une partie de sa propre activité d’acquisition de paiement. C’est donc en février que la Commission européenne a donné son feu vert concernant le rachat d’Ingenico par Worldline.
Vers une nouvelle stratégie du groupe
Toutefois, l’alliance entre les deux géants à donné lieu à de nombreux bouleversements. En effet, le conseil d’administration d’Ingenico a été recomposé et a causé le remplacement de Nicolas Huss, ancien patron d’Ingenico par Marc-Henri Desportes, ancien directeur général délégué de Worldline. Accompagné de Gilles Grapinet nommé à la présidence, c’est à lui que reviendra les rênes de la direction générale d’Ingenico.
Ingenico éjecté de la Bourse par le géant du paiement Worldline
Le 19 novembre 2020, les actions et OCEANEs Ingenico ont été radiées de la cote à la Bourse de Paris/Euronext. Quelques jours après, Worldline demandait la mise en œuvre de la procédure de retrait obligatoire afin de se voir transférer les actions et Océanes non apportées à l’offre, à des prix de 123,10 euros par action et de 179 euros par OCEANE soit un total de 2.576.195 actions Ingenico.
Un avenir incertain pour l’activité des terminaux de paiement
A peine fusionnée avec Ingenico, Worldline entamait la cession de ses activités de terminaux de paiement. En effet, l’enseigne avait observé un recul de 2,7 % de son chiffre d’affaires au troisième trimestre. C’est pourquoi la revente de l’activité de terminaux de paiement pourrait permettre à Worldline de faire passer la part du paiement électronique, un secteur en croissance dans son activité de 10 à 20 %. Si la revue stratégique de Worldline confirme la revente de cette branche, quel avenir pour les terminaux de paiement ? Pourrions nous faire face à l’émergence d’une nouvelle compagnie dans le secteur des terminaux de paiement ? Worldline confiera-t-il l’usage de la marque Ingenico à une tierce industrie en suivant le modèle de Microsoft/Nokia ?
2 Worldline : https://fr.worldline.com/
© Crédit photo, vidéo et sources: Ingenico, Worldline
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